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Thomas (( Cours 6.2 ))

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Message  Thomas Mar 20 Nov - 22:24

II) Les grands débats

1) Des approches contradictoires

Propositions naïves sur la mondialisation :

• La globalisation est un phénomène actuel, un avènement soudain dans l'histoire de l'humanité. Jean Bouvier note que "La nouveauté n'est qu'ignorance de l'histoire". En effet, les phénomènes de la mondialisation ne sont pas propres au XXe siècle.
• La globalisation libère du marché qui s'impose désormais aux Etats, les Etats sont vaincus et impuissants par rapport aux marchés. Dans l'approche libérale, il s'agit là de quelque chose qui débouche sur le progrès. La réalité donne à voir autre chose : nulle part on n'observe de recul de l'Etat, partout les budgets progressent et les déficits se creusent (les Etats interviennent au delà de leurs moyens). Les Etats n'interviennent pas moins, ils interviennent différemment. Partout on associe la croissance économique à la capacité des Etats à financer, soigner, protéger, planifier, etc etc...
• La mondialisation est une uniformisation qui dissout les clivages entre les entreprises et les sociétés humaines. En réalité, la dynamique du monde est simultanément convergences et divergences.
• La globalisation favorise une diffusion universelle de l'information, de la connaissance et de la richesse. Il est vrai que les NTIC favorisent la diffusion de l'information. Mais il serait naïf de croire qu'il existe aujourd'hui un socle de connaissance commun à toute la planète. Ce qu'on observe au contraire c'est une propension inégale à produire et à consommer l'information. Il faut différencier l'information banale, libre et l'information privative, sous forme scientifique, qui elle ne circule pas.

Propositions pour mieux appréhender la globalisation :

• La globalisation n'est pas un processus neuf, elle est discontinue (accélération et ralentissement) est inachevée.
• La globalisation affecte peu de régions du monde et elle accentue les asymétries de taille, de pouvoir et de richesse. En 1970, l'Amérique latine représentait 8% du commerce mondial. Elle en représente aujourd'hui 4%. L'Afrique est elle passée de 4 à 2%. Les PMA étaient 24 en 1964, ils sont aujourd'hui 50 dont les 3/4 en Afrique. Ils représentaient 2% du commerce international et aujourd'hui 0,3%.
• La globalisation combine les objectifs et les stratégies de nombreux acteurs aux intérêts et aux motivations non convergents. Il ne faut pas présenter les firmes comme des acteurs cohérents, elles sont d'abord ennemies entre elles et non avec les travailleurs. La réalité est plurielle il ne faut pas la réduire. Ces acteurs sont d'abord des firmes mais aussi des Etats, tantôt coopérants, tantôt en batailles, qui sont insérées dans des stratégies de lutte/concours sans oublier les syndicats, les associations, les citoyens du monde, de plus en plus avertis et conscient des problèmes de la planète. Si la mondialisation apparaît comme un phénomène incontrôlable, c'est qu'elle est le fait de personne. Elle s'impose à tous. Cela ne signifie pas qu'il ne faut pas lui opposer et lui trouver des moyens de régulation appropriés.
• La globalisation favorise contradictoirement l'homogénéisation et la différenciation.


La mondialisation apparaît comme très complexe. C'est la raison pour laquelle Boyer, économiste, préfère parler d'Ordre économique enchevêtré au lieu de globalisation. D'autres préfère parler de Glocalisation pour dire que ce processus combine deux dynamiques : une dynamique descendante, de haut en bas, top/down, et une autre dynamique montante que l'on va qualifier de dynamique bottom up.


2) Réversibilité et irréversibilité de la globalisation

Facteurs favorables :

• La réduction des barrières à la circulation des marchandises et des services (les accords du GATT et la transparence des échanges)
• La formation d'un vaste marché de capitaux directement accessibles aux firmes et aux Etats, c'est l'accès à une formidable réservoir d'épargne qui va permettre aux acteurs de financer leur activité
• La mondialisation des approvisionnements et l'internationalisation des processus de production
• La fin de la guerre froide, le déclin des affrontements Nord-Sur et la montée de la coopération internationale

Facteurs défavorables :

• Le double caractère de l'information : bien "livre" versus bien "privé". Par nature, la connaissance et la technologie circulent difficilement.
• L'inégal développement des firmes et des économies est un obstacle à la mobilité des facteurs de production et de la technologie.
• Le libre échange est une doctrine de façade : vers une montée des affrontements commerciaux.


III) La globalisation envisagée comme stratégie

1) La globalisation comme stratégie des firmes et des Etats

Firmes

• Si les firmes l'internationalisent, c'est parce que cela leur permet d'accroître leur opportunité de croissance et leurs possibilités en terme d'investissement de capitalisation de marchés. Ainsi, si la globalisation est un phénomène subit, elle est tout autant un phénomène voulu.
• La diversité des marketings industriels est la réplique logique des firmes à la variété des besoins et des terrains. Chaque région du monde est un cas différent, les firmes doivent donc s'adapter aux spécificité des marchés.
• On peut observer deux modèles d'entreprises : les entreprises volatiles sont des entreprises qui se délocalisent et se relocalisent très vite au grès de la saturation de leurs marchés. De l'autre côté, les entreprises dites sédentaires (qualifiées parfois de citoyennes) sont des entreprises qui s'implantent et tissent des relations, elles compte sur une efficacité de moyen à long terme.

Etats

• De la souveraineté constitutionnelle et juridique à la souveraineté monétaire, commerciale et technologique. La souveraineté constitutionnelle est aujourd'hui battue en brèche, la souveraineté monétaire, technologique, compétitive. L'Etat agit aujourd'hui par l'entremise de la société civile, des dizaine, des centaines d'associations qui font mieux le travail que les Etats.

2) Le tiers monde, partenaire ou prédateur?

Les délocalisation accusent elles le Tiers Monde?

En 1993, le Sénateur Jean Arthuis publie un rapport sur les délocalisations, qu'il définit comme étant "le fait de produire là où les coûts sont bas pour vendre là où il y a du pouvoir d'achat. Cette publication a été immédiatement interprétée comme étant un plaidoyer contre la concurrence déloyale des pays du Sud. D'autres publications qui vont suivre vont emboîter le pas d'Arthuis, pour montrer que les délocalisations suppriment les emplois au Nord pour les transférer au Sud, vers les pays pauvres. Le dumping social revient à dire que les salaires et les impôts des pays du sud sont tellement avantageux que les entreprises sont soumises à la tentation d'y aller.

Le Tiers Monde n'est pas coupable !

Paul Krugman réplique dans son livre que la réalité de la liaison entre la concurrence des pays du Sud et les destructions n'est emplois au Nord n'est pas démontrée. Deux arguments : en France, sur 3 emplois supprimés 2 sont dus au licenciement pour cause de productivité. Le rapport des importations d'Asie sur le PIB en Europe et aux Etats Unis est compris entre 0,9% et 1,5% soit trop peu pour rendre responsable la délocalisation responsable de la totalité du chômage.

Le dumping social n'est pas une source de précarité et de montée des inégalités au nord. Cette accusation porte mal son nom. Des salaires faibles sont d'abord l'expression objective d'une productivité faible. Ce sont donc des économies précaires, peu de recherche, peu de développement, peu d'investissement. Ce n'est pas de la déloyauté commerciale.

Les délocalisation ne signent pas le déclin industriel des pays riches. Les mutations industrielles en cours annoncent une nouvelle division internationale du travail. Ainsi, les délocalisations servent aussi les intérêts des pays du nord.

Pourquoi la mondialisation nous paraît elle cruelle?

• La mondialisation produit et des gains et des pertes, ainsi que des coûts pour les pays riches, mais leur concentration est inégale. Les coûts affectent le travail non qualifié et les secteurs de bas niveau technologique alors que les gains sont accaparés par les secteurs de pointe exportateurs.
• La concurrence des NPI devient insupportable car elle s'exerce dans un contexte d'essoufflement du système de redistribution.
• La situation requiert non un durcissement des politiques commerciales des pays du Nord, mais une nouvelle distribution par ce dernier des droits et devoirs entre groupes sociaux ainsi que la recherche d'une nouvelle gouvernance internationale. Un paysan des Etats Unis reçoit suffisamment de subventions pour ne pas permettre à un agriculteur du Sud de pouvoir être jamais compétitif.

Conclusion

Et si la mondialisation n'était autre chose que la montée de l'expression de nos angoisses et de nos peurs?

1) Globalisation et essor des incertitudes

Les spécialistes font Etat de 3 incertitudes, 3 types de peur :

• Le dépérissement des Etats : une hypothèse non crédible !
• La privatisation de l'économie et de la finance internationales : vrai ou faux problèmes?
• Vers une pénurie de capitaux : crainte ou méprise?

La mondialisation suscite des peurs parce qu'elle brouille les schémas installés sur l'identité et la nationalité, elle brouille les croyances. Ce qui est certain aujourd'hui, c'est le critère de la propriété. La nationalité est devenu un critère flou.

L'un des signes d'une privatisation de l'économie mondiale, c'est la cassure entre les réserves des banques centrales ( passées de 184 à 350 milliards de dollar entre 85 et 2000 ) et les activités de change et les transactions sur les monnaies (passées de 150 à 1800 milliards de dollar par jour) alors que les banques centrales du G7 disposaient de réserves suffisantes pour faire face à une crise financière pendant 16 jours, désormais elle ne dispose plus que d'une seule journée de réserve. Le risque systémique est désormais une réalité.
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