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Thomas (( Cours 7.2 ))

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Message  Thomas Mar 20 Nov - 22:26

II. Les affrontements théoriques

A. Les théories conventionnelles

1. la thèse classique :Un jeu à somme positive

Montesquieu :Le commerce pacifie les relations entre nations, il oblige les gouvernements à être plus pacifistes.
Ricardo : IL reprend la thèse d’Adam Smith sur le commerce international, qui pense que les cours absolu qui fondent les échanges. Pour Ricardo, la solution e Smith n’est pas la solution optimale, ce ne sont pas les cours absolus mais les cours relatifs qui doivent fonder le commerce international.

Ex :
Soit 2 pays A et B, Angleterre et Portugal, qui produisent deux biens, le drap et le vin, sur la base des coûts absolu, B est meilleur. Cependant, Ricardo préconise que B se consacre au vin (bon facteurs, soleil, chaleur…) et A au draps. Pour lui, si B se consacre au vin, il redéploie tous ses facteurs de production, il en produirait pour lui même et aurait assez pour exporter et acquérir en échange plus de draps que ce qu’il pourrait en produire par lui même. Ainsi, Ricardo fonde l’intérêt de la spécification.
Dans cette perspective, chaque pays a intérêt à produire ce pourquoi il est le mieux situé.

2. La réplique marxiste : le commerce international comme instrument de domination des nations par d’autres nations

Pour les économistes marxistes, la vision libérale est une vision simpliste, idyllique, caricaturale. Pour Samir Amin, chef de file des Tiers Mondistes (La déconnection, Editions Découvertes) le commerce international ne bénéficie pas uniformément à tous les protagonistes. Le commerce mondial est un rouage qui participe de l’organisation du capitalisme mondial en un centre et une périphérie (pays riches et Tiers Monde). Le sous développement et le développement forment un seul et même phénomène. C’est parce que certains pays se développent qu’ils en condamnent d’autres au sous développement. Par les moyen de la monnaie et de l’échange, il s’opère un vaste transfert de richesse de la périphérie vers le centre. Le commerce mondial enrichit le centre et appauvrit la périphérie.

Si la théorie libérale pèche par trop grande uniformisation, celle des marxistes est trop simplifiée. En dépit de sa notoriété et de l'audience que la théorie marxiste a pu acquérir, la thèse marxiste est loin de mettre à mal la pensée dominante, c'est à dire la thèse du libre échange. Elle a ses défenseurs : Hecksher, Olin et Samuelson. C'est la nouvelle thèse des avantages comparatifs Ricardiens : Objectif de montrer que le libre échange est le régime commercial optimal : celui qui améliore le plus possible le bien être des participants à l'échange.

Le pays A se spécialise dans les activités travaillistiques. Mais au fur et à mesure de la spécialisation, le travail devient rare. Au delà d'une certaine limite difficile à prévoir, le travail devient plus cher dans A que le capital, du fait qu'il est devenu rare. Dans ce cas là, le pays A attire le capital du pays B. Il s'opère le même phénomène dans le pays B, qui lui, mobilise son économie dans les activités capitalistiques, qui mobilisent le capital. Avec le temps, le capital devient de plus en plus rare et corrélativement son prix augmente. Le travaille bouge du pays A vers le pays B. A partir d'un certain moment s'opère une égalisation des dotations factiorielles. Le libre échange, selon les libéraux, est vecteur d'une universalisation du développement dans le monde.
L'OMC est devenue le temple du capitalisme moderne et mercantil, le symbole de l'ouverture internationale créé en 95 à Genève. Plus de 150 pays membres.
Pour Raymond Barre, le libre échange "permet une répartition des productions selon la loi des coûts comparatifs et entraîne une spécialisation internationale avantageuse pour tous". Plus généralement, les libéraux sont unanimes en ce qui concerne les avantages du libre échange en raison de 3 arguments. Les libéraux adressent au protectionnisme la même critique que celle qu'ils adressent à l'Etat. L'ouverture fait la chasse aux rentes de situation, elle soutient le dynamisme des entreprises, qui doivent veiller dans un environnement de concurrence ouverte à la qualité et au prix de leurs produits.

Les protectionnistes :

La myopie du marché. "La liberté des marchands n'est pas la liberté du marché", autrement dit il ne faut pas confier le marché aux négociants. Il est une portion de la société, il n'appartient à personne et doit être encadré par la loi pour ne pas semer la violence.
L'argument d'une industrie naissance : lorsqu'une industrie est jeune, on ne peut pas la livrer à la concurrence. Il faut la protéger pour qu'elle mature avant de l'ouvrir => le Protectionnisme éducateur de Frédéric List.
L'argument réaliste : en regardant le monde on se rend compte qu'aucune nation n'est absolument libre échangiste. Chaque nation, chaque zone modère, adouci le libre échange en injectant une dose de protection en fonction de sa situation.

=> L'Angleterre n'est devenue libre échangiste qu'au milieu du XIX, alors que sa flotte, son industrie, son économie en faisait la première puissance de l'époque.
=> Les Etats-Unis, farouchement protectionnistes entre les 2 guerres vont se faire le chantre de l'ouverture et du commerce libre en 1945, car le Tiers monde est contrôlé et l'Europe ruinée, à reconstruire. Elle dominait le monde financièrement

2.2 A la marge de l'hétérodoxie

a) F.Perroux et le dialogue des monopoles et des nations

Pour F.Perroux, le monde n'est pas régit par la concurrence et l'égalité entre les nations. Il est au contraire porté par la concurrence imparfaite (les protagonistes n'ont pas le même poids) et l'inégalité transnationale. Dans la perspective du développement pour tous, ce qui convient est de combiner l'échange et le don, l'ouverture et la protection, le négoce et la solidarité.

b) B.Lassudrie-Duchêne : le poids croissant du commerce similaire

Le schéma Ricardien est devenu obsolète. Il met en relation des nations qui échangent sur le principe de la différence. Or la réalité du monde contemporain est différente : qu'échange l'Allemagne avec la France? Des voitures contre des voitures. La réalité du monde contemporain est une réalité d'échange de produits similaires. Ce que les nations échangent entre elles se sont essentiellement des produits identiques. Les pays qui échangent sur le principe de la différence sont les pays faibles.

c) R.Sandretto : commerce intra-branche et commerce intra-firme

Dans son livre commerce international il fait le constat que le commerce mondial est devenu un commerce intrabranche et intra firme. Les entreprises multi nationales et les entreprises globales échangent avec elles même.

2.3. Les nouvelles théories du commerce international

a) Le débat sur la compétitivité

Depuis une 20e d'année, on observe une montée des crispations, des affrontements commerciaux. Comme en démontre l'inventaire impressionnant des tensions entre Europe et Etats-Unis sur :

Les liqueurs
Le maïs
Le soja
Le boeuf élevé aux hormones
Les fromages à base de lait cru
L'aéronautique
Les ogm
Etc....

Qu'est-ce que la compétitivité?

=> Elle se décline doublement :

La compétitivité coût est une notion simple. Un pays A est plus compétitif qu'un pays B si, tout étant égal par ailleurs, les coûts et donc le prix de A est meilleur que celui de B. Les économistes partent du principe que le capital est homogène, bouge plus vite, alors que le travail ne l'est pas du fait d'une rigidité de la mobilité internationale des travailleurs.
La compétitivité structurelle. Pour certains économistes, la géographie du commerce mondiale est loin de respecter les coûts de production. On devrait s'installer là où le coût de production est le plus faible. Aujourd'hui, la première puissance éco est l'Allemagne, avec un coût du travail le plus cher du monde. On recherche la qualité des infrasctructure, la qualité du travail humain. On cherche la stabilité économique, le régime de propriété.

b) La montée du commerce bilatéral et régional

On observe depuis 47 la création du GATT la montée des échanges multi latéralistes jusqu'à la fin des années 80, de manière à substituer les règles de droits convenu aux rapports de force sur le marché. Le GATT (OMC en 94) a réussi car il a ouvert les frontières, permettant à chacun de s'y retrouver. Depuis Bush papa, puis avec Clinton, les USA, suivis de l'Europe, on entraîné le monde dans la voie du bilatéralisme.
Il s'agit là d'une voie dangereuse car c'est l'OMC en tant que commune multilatérale qui risque d'être sabordée et avec elle les acquis de l'après guerre. On compte aujourd'hui près de 300 accord bilatéraux.

c) La mise au point de P. Krugman

La compétitivité, une obsession dangereuse. La compétitivité est devenue à tord un sujet obsessionnel pour les économistes et les hommes politiques à cause de l'ignorance de notre élite de la notion d'avantage comparatif. L'élite préfère aller dans le sens du simplisme populaire en allant dans l'idée que le commerce international est un eu à somme nulle. Pour Krugman, il y a ici confusion entre micro et macro économie.
=> Sur la marché Américain, si le marché des sodas ne progresse pas c'est que Coca-Cola avance et Pepsi recule : les acteurs sont en confrontation les uns envers les autres.
=> Il n'en est pas ainsi au niveau macro économique : lorsqu'un pays s'enrichit il enrichit les autres. L'essor de l'Amérique à partir de 45 n'a jamais appauvrit l'Europe mais à participé à l'augmentation du bien être Américain. La mondialisation n'est pas coupable.

Beaucoup d'économistes produisent une littérature quasi-militante dans laquelle ils assimilent, associent la performance de l'économie nationale à une accumulation d'excédent. Il n'en est rien. Pour Krugman, cette affirmation est au mieux une hypothèse de travail : une balance positive est seulement l'expression d'un éxcedent de l'épargne sur l'investissement.

Quelles sont les économies qui font des excédents? L'expérience de l'Asie nous montre que ce sont généralement les économies frugales. Moins je consomme, plus j'épargne, moins j'importe. Les économies qui ont vocation à faire des excédents sont soit des économies qui consomment faiblement comme le Japon, qui vivent chichement. La mondialisation n'est en rien responsable de la montée du chômage et de l'essor des inégalités en Europe et aux Etats Unis. Les importations d'Asie représentent moins de 2% de notre produit intérieur brut. Comme peut on accuser l'Asie d'être responsable des inégalités et du chômage chez nous? La montée du chômage et des inégalités tiens davantage d'une crise de civilisation qui a pour noyau dur le progrès technique. Les changements sont trop rapides pour que chacun s'accroche au wagon.
=> Pour P. Krugman, le libre échange à perdu son innocence, il n'est plus ce qu'il était du temps de Ricardo. Il ne représente que la plus raisonnable des solutions imparfaites. Tout cela justifie la collision politique et économique. Mais Krugman repousse l'accusation de l'interventionniste. Il écrit : "si les marchés sont imparfaits, les politiques sont aussi imparfaites que les marchés" l'Etat n'est donc pas plus lucide que le marché.


Film : John Maynard Keynes ou le capitalisme sous antidéprésseurs
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