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exposé d'éco de Mathilde et Agathe (2e partie)

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Message  agathe Lun 19 Nov - 17:06

II. Les Etats-Nations ne sont cependant pas sans réponses face à la mondialisation, dont ils peuvent d'ailleurs tirer profit
A. La capacité de réaction des Etats face à la mondialisation

1. Les Etats-nations restent les acteurs principaux en matière économique

Au-delà de son poids spécifique dans l’économie, par le contrôle direct de 45% de la richesse nationale, l’État se doit d’assurer la protection de la sécurité publique et la sécurité économique au même titre que la défense nationale.

La légitimité d’une politique publique dans le domaine économique s’appuie sur les pouvoirs régaliens de l’État et leur influence : la législation, les normes techniques, la régulation des marchés, les négociations internationales, sont autant d’outils qui servent à fixer les règles du jeu économique.

En effet, ce sont tout d’abord les Etats qui décident en grande partie de leur intégration (ou de leur non intégration) dans l'économie mondiale. Ils restent le principal organe capable de décider de la direction économique à suivre dans le pays, en décidant par exemple d’ouvrir plus ou moins librement ses frontières à la concurrence et au système d’économie de marché. Ainsi, certains gouvernants de pays communistes tels que la Corée du Nord continuent à strictement contrôler l’économie nationale et décider des principaux secteurs à exploiter.

Les relations économiques dépendent des Etats qui négocient les accords et traités internationaux en vue d'ouvrir la voie pour leurs entreprises.
Par ailleurs, les grandes organisations internationales procèdent de la volonté même des Etats. Par exemple, l'accord Clinton/Dole de novembre 1994 prévoit que les USA pourront se retirer de l'OMC…si trois jugements négatifs sont prononcés contre eux en moins de cinq ans.

Par ailleurs, le phénomène protectionniste, même si ses aspects ne sont pas aussi flagrants que dans le passé, semble ne pas avoir disparu. Les Etats-Unis, restant par exemple peu enclins à une ouverture totale et inconditionnelle, ont renforcé en 1988 la loi qui leur permet d'adopter des mesures de rétorsions unilatérales contre tout pays aux exportations considérées comme " anormales " ou non conformes aux normes nationales.
L’Etat est en effet libre d’imposer aux entreprises nationales comme aux entreprises étrangères qui souhaiteraient commercialiser leurs produits à l’intérieur du pays, un certain nombre de tests et de réglementations afin de limiter leur entrée et d’aligner les marchandises à des normes nationales.
En France, l’Etat a, ces dernières années multiplié ses interventions dans la sphère économique et montré certains signes de sa volonté d’influer sur le cours des choses et de défendre l’identité française de certaines entreprises d’envergure internationale. Outre le mécanisme mis en place par l’Etat français en 2004 pour éviter que la société Alstom soit démantelée et partiellement reprise par l’allemand Siemens, le gouvernement a apporté son soutien à l’offre publique d’achat (OPA) lancée par le groupe français Sanofi-Synthélabo sur le laboratoire franco-allemand Aventis.
Autre intervention du politique dans les affaires économiques : en juillet 2005, suite à la rumeur d’OPA du groupe français Danone par l’américain Pepsi, avant qu’elle ne soit démentie, le Premier ministre D. de Villepin déclare vouloir défendre Danone, un des « fleurons » de l’industrie. Depuis l’Etat a mis en place un ensemble d’outils pour défendre les intérêts de la France dans l’économie mondialisée : transposition de la directive sur les OPA pour que les entreprises disposent de moyens de défense renforcés, projet de décret protégeant certains secteurs économiques français...

L’Etat semble par conséquent détenir encore certains moyens de limiter quelque peu les effets de la mondialisation sur son propre territoire.

Pour nombre de néo-réalistes, tels Kenneth Waltz, l'Etat reste l'acteur clé des relations internationales. Si certaines de ses composantes essentielles (souveraineté et territorialité) ont été mises à mal, celui-ci n'en demeure pas moins bien présent. L'individu reçoit toujours de l'Etat son premier élément d'identité, sa nationalité. L'Etat est donc un partenaire crédible et influent sur la scène internationale, sa capacité diplomatique et militaire lui permettant d'ailleurs de jouir d'un certain ascendant.

De plus, de nombreuses organisations internationales (notamment l'ONU ou l'OMC) éprouvent certaines difficultés à s'affirmer en tant qu'entité propre, et non en tant qu'organe collégial ou en tant que rassemblement d'Etats souverains.
Les Etats ne sont donc finalement pas totalement démunis face à la mondialisation et parviennent à se maintenir, à s'affirmer, voire à tirer profit de l'internationalisation des échanges pour s'imposer encore davantage. Ce paradoxe a été mis en lumière par Elie Cohen dans son ouvrage La tentation hexagonale.


B. L'affirmation de la souveraineté par la mondialisation
Une adaptation progressive de l'Etat

Elie Cohen prend le contre-pied des théories de Robert Reich (L'économie mondialisée) puisque, selon lui, les craintes quant à la question de la souveraineté nationale sont " démesurées ". Il prend le cas de la France dans l’Europe et affirme que L’organisation de l’Europe n’affaiblit pas notre souveraineté économique mais, au contraire, la renforce : elle donne à la France pour partenaires privilégiés des pays qui partagent le même modèle économique et social ; elle lui garantit le respect par tous d’une norme commune ; elle lui procure les moyens de marquer les règles du commerce mondial. Bref, elle lui offre des atouts que, seule, la France n’aurait pas. De fait, avec l’Europe, l’État français s’est donné une contrainte pour s’adapter au nouvel ordre économique, pour forcer aussi les esprits et les groupes d’intérêt à rompre avec leurs vieilles habitudes.
Par ailleurs, la domination des FMN sur les Etats n'est en réalité pas absolue en ce sens où beaucoup d'entre elles préfèrent généralement se plier aux règles nationales plutôt que de faire le choix d'une délocalisation problématique. De plus, selon une étude récente, 70% de la valeur ajoutée de la majorité des FMN serait d'origine nationale. Ces entreprises sont ainsi, contre toute apparence, ancrées nationalement.

En outre, l'Etat a désormais pris conscience du potentiel de puissance que représente ce formidable développement des échanges. En effet, s'ils en ont longtemps subi les effets déstabilisants, les gouvernements tentent aujourd'hui d'orienter certains flux, ou tout au moins d'en utiliser la dynamique transfrontalière. Pour Elie Cohen, les Etats savent utiliser à leur profit la mondialisation : flux économiques pour diffuser leur puissance (USA, Japon), flux culturels pour renforcer leur influence (Iran, Arabie Saoudite),…


La superposition de deux mondes

Il n'y a finalement pas d'antagonisme inéluctable entre Etat et mondialisation. Plus que deux dynamiques foncièrement opposées, on peut en fait entrevoir deux logiques qui loin de se substituer l'une l'autre se juxtaposent et coexistent. James Rosenau développe ce thème d'une " composition dualiste ", perçue à travers deux mondes :

• Le monde des Etats. Codifié, formé d'un nombre fini d'acteurs, il repose pour les réalistes sur l'exclusivité des allégeances citoyennes et sur le principe de légitimité.

• Le monde " multicentré " constitué d'un grand nombre d'acteurs autonomes, il repose pour les interdépendantistes sur un réseau d'allégeances peu codifié et sur le principe d'efficacité.

Le premier, perdant son exclusivité, doit de plus en plus composer avec le second. Cette interaction entre " deux mondes " oblige à une recomposition du système international et amène à repenser un ordre westphalien…amendé.


Conclusion

La mondialisation ne sonne donc le glas de l'Etat. Si les flux transnationaux ne cessent de se développer comme le soulignent très justement R. Reich et K. Ohmae, le processus de libéralisation de l'économie procède en en effet de la volonté des gouvernements nationaux. Nombre d'entre eux se sont engagés dans la voie de l'intégration au marché, et ce en vue d'en tirer quelques bénéfices en termes de potentiel de croissance. De toute évidence des ajustements douloureux ont été parfois réalisés afin de satisfaire à l'exigence de compétitivité. Mais, dans l'ensemble, peu de choses ont été faites sous le simple joug de la contrainte, l'Etat souverain s'étant volontairement fait l'artisan de réformes et de restructurations qu'il jugeait nécessaires ou dont il attendait certaines avantages.

En revanche, il est évident, pour ne pas dire flagrant, que cette volonté politique de l'Etat de participer à l'expansion du commerce mondial est révélatrice de profonds changements quant à la nature du système international. En effet, l'intégration par le marché montre combien les Etats ont pris conscience de l'évolution des facteurs de la puissance. Tout acteur de premier plan doit désormais s'affirmer économiquement, tout Etat doit chercher à gagner en influence et à renforcer sa maîtrise des flux, qualités premières qui sont au cœur du " soft power " évoqué par Nye.

agathe

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Date d'inscription : 29/09/2007

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