CM1- LA Grande Guerre, la guerre des soldats

La Grande Guerre :

I – L’entrée en guerre :
- Attentat à Sarajevo contre l’archiduc François Ferdinand, héritier du trône de Autriche-Hongrie, par un militant serbe, marque le début de la crise qui va plonger l'Europe dans la guerre le 28 juin 1914. Cependant, début juillet, la nouvelle n'est plus d'actualité, plus personne ne pense que cela va entrainer une guerre
- Un mois plus tard (d’où idée de surprise), Autriche-Hongrie lance un ultimatum à Serbie 23 juilleten 6 points, elle en accepte 5 mais 6ème = paritcipation de la police autrichienne à l' enquête en Serbie, révocation des fonctionnaires serbes pour leur participation supposée à l'attentat. ...ce qui n’est pas acceptable donc ultimatum fait pour être refusé... Le gouvernement impérial veut une guerre limitée avec la Serbie. Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie le 28 juillet.C'est le point de départ non de la grande guerre, mais d'une guerre limitée. Mais le jeu des alliances va engager toutes les grandes puissances dans ce conflit.
30 juillet : Russie mobilise ses troupes car protectrice Serbie.
31 juillet: assassinat de Jaurès militant contre la guerre
- 1er août : Allemagne déclare guerre à Russie
- 3 août : Allemagne déclare guerre à France.
- 4 août : GB déclare guerre à Allemagne car viole neutralité de Belgique.
=> En une semaine par le jeu des alliances, toute l’Europe, sauf Italie (entre en 1915), est en guerre et donc rapidité empêche forces hostiles à la guerre de s’organiser + Jaurès (grand pacifiste) assassiné le 31 juillet mettant un frein au bloc pacifiste. Si on ne peut pas dire que les gouvernements voulaient une guerre, rien n'a été fait pour arrêter la guerre.

1°- La mise à l’épreuve de la République et de la nation : état des lieux en 1914 :
Pays très divisé, socialement, idéologiquement.
20 août : Barrès : « Quand je me retourne vers les mois passés, je me demande comment a pu sortir d’un tel cloaque une France si pure ». Idée d'un pays au bord de la guerre civile mais qui s'unit, autour de la mobilisation.
Les grandes querelles:
- Querelle républicaine : gauche, laïc, anticlérical, dreyfusard vs camp anciennement royaliste : bleus contre blancs. Affaire dreyfus, loi 1905...
- Querelle sociale : rouge menés par CGT et un peu SFIO qui prend certaines distances vs bleus-blancs vus comme capitalistes. Depuis le fin du XIXème le mvt socialiste considère que la vraie ligne de clivage est celle de ceux qui veulent une république sociale, et ceux qui défendent la propriété.
- Projet Aristide Briand sur augmentation du service militaire : conflit triannistes: 3 ans (comme en Allemagne) vs deusannistes: 2 ans. La france ayant 20000000 de population de moins que l'Allemagne, elle doit augmenter la durée du service militaire, pour faire face aux Prussiens. Cette question va chambouler les élections législatives de 1914. Ce sont les socialistes qui l'emportent. Le Président de la République, Poincarré, étant dans l'incapacité de nommer Joseph Caillaux car sa femme est emprisonnés, doit nommer René Viviani Président du Conseil. Ce gouvernement, qui n'aurait pas du passer l'été, se retrouve en plein milieu de la guerre.
=> Ces fractures mettent-elles à mal unité nationale ? Seule la guerre permet de la savoir.
2°- Entrée en guerre France et ses voisins :
Gouvernement en place : Viviani = gauche modérée : radicaux, républicains socialistes, centristes. Président de la République : Raymond Poincaré.
Les clivages sont suspendus au début de la guerre et tout le monde se rassemble dans l’Union Sacrée (US). Poincarré annonce le 4 août que « dans la guerre qui s'engage, la France sera également défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera l'union sacrée »
L'union sacrée n'a pas de précédent, car même en 1793, lorsque la Révolution était en guerre contre toute l'EUrope, l'union sacrée n'était pas là, car à l'intérieur de la France, il y avait des conflits civils, comme en Vendée.


L'Union Sacrée
L'arrivée de la guerre dans la population
Comment les Français sont rentrés en guerre ? (Becker) : La totalité des pièces d'archives montre contrairement à la légende, qu'il n'y a pas d’euphorie mais de la surprise puis de la crainte, et enfin résignation et résolution : on nous attaque, il faut se défendre et cela mène à une détermination sans enthousiasme.
Le mobilisés ne sont pas tout de suite envoyés au front.c'est au moment ou ils sont envoyés que l'on voit des scènes d'enthousiasme qui sont médiatisées. La clé du comportement des français est un consentement suite à une volonté de défendre la patrie, car il faut faire son devoir.
Comparaison avec les pays voisins.
- En GB : pas de service militaire, pays plus divisé que la France sur les questions de l’Irlande, des troubles sociaux, agitation féministe des suffragettes qui revendiquent le droit de vote.... Le 2 août : manifestation à Londres pour la paix organisée par le labour party. La Grande Bretagne devait célébrer les 100 ans de paix du pays en 1915. 1 homme sur 4 sera volontaire en 1915. On voit ici aussi un consensus d'union.
4 août : Allemagne entre en Belgique, GB déclare la guerre et appelle au volontariat : 1 million de volontaires en décembre.
En Belgique : Ultimatum allemand: l'Allemagne propose d’indemniser le pays pour pouvoir la traverser, ça éveille sentiment patriotique, un sentiment d'unité nationale : « on ne veut pas l'argent Allemand comme prix de notre neutralité »
EN Autriche Hongrie: La ligne de fracture n'est pas entre différents nationalités, mais entre les classes sociales. Dans les couches urbaines, on voit les mêmes scènes qu'en France, c'est différent dans les campagnes.
- En Allemagne : on ne sait pas trop, manifestations pour la guerre à Berlin et Munich. Il n'y a pas d'études complètes mais le sentiment change en fonction de la proximité des lieux de combats.
Pas de problèmes majeur qui montre une force du sentiment national (cf. carnet B du ministère de l’intérieur en France). Le consentement va t’il durer aussi longtemps que la guerre ?)
A l'exception de la Russie, on voit un consentement à la guerre vérifiable et analysable.

La nature du consentement.
La force de la culturation nationale a fabriqué des citoyens qui se sentent membres d'une nation. Même les socialistes, qui sont antimilitaristes, ne sont pas antipatriotes. La Guerre révèle que 100 ans de construction de la nation on mené à se consentement. Tout le monde croit à une guerre courte et cela aide au consentement. Alors que la guerre ne sera pas la guerre de rève que l'on imaginait, est-ce que le consentement initial durera?

- Courants idéologiques :
- Eglise catholique : L'Eglise est une force puissante, quelle est son attitude. L'Eglise à un problème avec le pape Benoit XV qui est contre la guerre car c'est une guerre entre nation chrétiennes. Le pape veut être médiateur. L'Eglise a un problème avec la République Française et les chrétiens pensent que la République les à malmenés. Mais L'Eglise entre dans US pour renforcer son poids sur la société et attend des compensations comme la fin de la loi 1905 pour avoir une république moins anti cléricale.
Rouges: La CGT s'est caractérisée par un antimilitarisme mais également comme un antipatriotisme. Les syndicalistes veulent une grève générale en cas de guerre. Les syndicalistes sont surveillés par la police qui a un carnet B, dans lequel les têtes du syndicalisme sont répertoriées, pour pouvoir être arrêtées en cas de risque de mmobilisation. LE 31 juillet, Malvi, ministre de l'intérieur refuse d'appliquer le carnet B, car il pense que ce n'est pas nécéssaire. Il a raison, le 4 août, Jouhaux, secrétaire de la CGT, fait un discours acceptant l'entrée dans l'union sacrée, non pas pour faire la guerre au peuple allemand, mais à l'impérialisme prussien. La CGT préfère la République à un régime totalitaire donc accepte la guerre et participe à US. La SFIO est opposée à une guerre d'aggression car ils osnt internationalistes. Mais ils sont majoritairement nationalistes et veulent se défendre, surtout contre un ennemi comme un empire qui imposerait un régime considéré comme régressif. Après la mort de Jaurès, les socialistes entrent dans l'Union Sacrée, dans l'espoir que la République soit plus sociale.
Le ralliement à la guerre se fait avec peu de frictions, moins que le gouvernement ne le prévoyait.
- Gouvernement : Le gouvernement Viviani, en place depuis juin, est formé par la gauche modérée. Il s'élargit le 26 août et s’ouvre à gauche avec entrée de Jules Guesde et Marcel Sembat deux socialistes. Puis un an plus tard, un autre socialiste en tre au gouvernement: Albert Thomas et à la droite modérée : Delcassé aux affaires étrangères, Briand, à la justice, et Millerand à la guerre.
Idem en Belgique et GB. Donc consentement incontestable en bas à entrée en guerre et en haut car trêve lutte entre les partis politiques.

IL y a indiscutablement, au niveau de la population, un consentement initial à une guerre courte, de défense nationale, et victorieuse. Dans les niveaux plus élevés, c'est une trève, on abdique pas ses convictions, mais on les met de côté. C'est plus une trève nationale que d'une union sacrée. La durée du conflit va mettre tous ces niveaux à l'épreuve.