Partie 2 Chapitre 8

Chapitre 8 – réconcilier les français et l’Etat avec les entreprises

Seulement 36% des français croient en l’entreprise et ont confiance en l’économie de marché, contre la majorité de la population dans les autres PDEM. Il d’agit d’un malentendu selon J.Arthuis.

Culture du « macro » contre celle du « micro »
Etat providence à l’origine de l’opposition entre le monde de l’entreprise (fraude, marché noir, affairisme, exploitation des travailleurs) et la sphère publique (honnête et généreuse).
Trente glorieuses : plein emploi + croissance = illusion que le modèle français est adéquat.
Selon Mitterrand, la gestion publique est conforme à l’intérêt général alors que la gestion privée ne sert que des intérêts particuliers. Or échec total de l’Etat actionnaire à cette époque (années 80), incapable de gérer des entreprises. Puis politique du « ni-ni » à la fin des 90’s et activités illégales de l’Etat. Finalement le coût sera lourd pour les contribuables. Etat pas tout puissant. Cf. fin P.216.

Modernisons la gouvernance politique
J.Arthuis ne veut pas tout privatiser non plus : certains secteurs doivent rester sous la cape de l’Etat.
Exemple de l’énergie, dont la production fait intervenir le nucléaire et doit être régulé par l’Etat. Cependant privatisation EDF = échec car le maintien des prix à entraîner des délocalisations.
Pas question de privatiser la Poste ni la SNCF.
J.Arthuis dénonce la faillite de l’Etat entrepreneur, qui serait en faillite s’il était une entreprise.
Pas en cessation de paiement car prérogative unique de lever l’impôt.

L’esprit d’entreprise et la gestion publique
Pénétration de l’esprit d’entreprise dans la sphère publique, l’objectif étant de minimiser les coûts.
Faut il tout faire en interne ou externaliser des tâches à des spécialistes ? Le tabou se brise.
J.Arthuis veut encourager la reconversion de fonctionnaires dans l’entreprise.

Pacte de confiance : abrogeons la fraude administrative présumée
Les dirigeants d’entreprises (chefs d’entreprise, professions libérales, commerçant, agriculteur) sont supposé dissimuler 1/5 de leurs revenus. Les salariés jouissent d’un abattement de 20% sur les sommes qu’ils perçoivent, mais pas les travailleurs indépendants, à moins de soumettre leur comptabilité à un centre de gestion agréé. Système supprimé en 2005 par Mr de Villepin mais à présent les travailleurs indépendants sont imposés sur 125% de leur revenu.

Popularisons l’esprit d’entreprise
En réalité les français expriment leur défiance à l’encontre des grandes entreprises. J.Arthuis suppose qu’ « il y a une méconnaissance de l’économie et du rôle des entreprises.


Mobilisons des financements pour produire
La gestion publique absorbe une trop grande quantité de notre épargne (notamment sous forme d’obligations) au détriment des entreprises : c’est l’effet d’éviction.
Le capital investissement est un élément moteur du développement des entreprises françaises.
Le financement d’une PME crée plus d’emploi que celui d’un grand groupe du CAC40.
La France dispose déjà d’infrastructures et d’équipements collectifs de qualité : il faut désormais réviser les arbitrages et optimiser les investissements.

Prêtons plus pour produire, moins pour consommer
Idée que celui qui entreprend doit avant tout se battre contre l’Etat : c’est contradictoire.
Inconscient collectif => celui qui entreprend s’enrichit facilement, à l’inverse des salariés.
Crédit à la consommation plus facilement accordé qu’un prêt pour entreprendre et produire.
Emprunter pour consommer = comportement dangereux qui génère dépendance et soumission.
L’emprunt pour créer, investir et produire doit être encouragé et facilité.

Le « microcrédit » au service du désir d’entreprendre
Faire vivre une microfinance qui pallie l’abandon des grandes banques commerciales (PME).

De la bonne allocation de nos finances
Les fonds de réserve (ex. retraites) sont une bonne chose. Il faut aussi investir dans l’économie de la connaissance, attirer les chercheurs, stimuler l’innovation. Besoin de rendre le territoire français plus attractif. Economie française vulnérable à cause d’un manque d’épargne orientée vers les entreprises - ou déficit de fonds propres. « Il y a mieux à faire que financer une montagne de dettes publiques. »

Antidote des excès de la financiarisation : le mutualisme
Avantage du mutualisme : les détenteurs du capital social ont un lien avec l’entreprises, à la différence des actionnaires sur le marché financier. La rémunération des dirigeants est raisonnable, le président du groupe représente réellement les sociétaires. Mais pas de création récente d’entreprise importante sous statut mutualiste ou coopératif. Selon J.Arthuis, le capitalisme familial est une forme d’antidote aux excès de la financiarisation.

Participation, intéressement, actionnariat salarié
La France est face à un gigantesque chantier : cf. paragraphe P.234-235.
J.Arthuis souhaite de la participation (ex. des salariés dans leur entreprise). Développement de l’actionnariat salarié, qui permet parfois de sauver l’entreprise comme le groupe Eiffage.
En 2006, la quasi-totalité des salariés sont actionnaires à hauteur de 1,5 milliards d’euros.

Pour une gouvernance déontologique
Les scandales patronaux à répétition rendent inenvisageable la demande aux salariés de travailler plus de 35h par semaine sans augmentation de rémunération. C’est même une invitation à l’absenthéisme et aux comportements de mercenaire du travail.

L’Etat arbitre impartial
L’Etat est impuissant devant les dérives financières, et intervient trop souvent après les délits alors qu’il devrait les prévenir.