COurs n°8
:: Première année :: 1er semestre :: Economie Politique
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COurs n°8
Si la théorie libérale pèche par trop grande uniformisation, celle des marxistes est trop simplifiée. Elle est loin de montrer la thèse dominante, celle du libre échange. D’abord parce que cette dernière a ses défenseurs, ses avocats, longtemps après Ricardo, deux économistes suédois, Bertil Ohlin et Elie Heckscher et l’américain Paul Samuelson vont rééecrire la théorie ricardienne en disant que le libre échange est le régime commercial optimal. La démonstration du théorème HOS : Soit un pays A, doté d’un grand facteur travail, abondant et bon marché (pays du Tiers Monde), Soit un pays B doté de capital (Triade) de manière abondante. Le libre échange améliore la situation, la position commerciale de l’un et de l’autre. Le pays A se spécialise dans les activités travaillistiques, mais au fur et a mesure de la spécialisation, le travail devient rare et plus son prix augmente. Au delà d’une certaine limite, dans la pratique, difficile à prévoir, le travail devient plus cher dans A que le facteur capital, ainsi A attire le capital de B. Le pays B, lui, mobilise son économie dans les activités capitalistiques. Avec le temps, K devient de plus en plus rare, son prix augmente, au delà d’une certaine limite, Kdevient plus cher que W. Ainsi, B attire A. C’est ainsi que s’opère une églisation des dotations factorielles. Le prix des facteurs s’égalise, on atteint ainsi une position d’équilibre statique, marquée par la convergence des économies. Le libre échange est vecteur d’une égalisation des conditions dans le monde. Mais il faut que le libre échange soit total. Cette thèse rencontre un succès indéniable aujourd’hui, c’est la modèle de tout le monde. Beaucoup de pays dans le monde adhèrent à l’OMC qui est devenu le temple du capitalisme moderne, du capitalisme mercantile, le symbole, l’incarnation de l’ouverture internationale. On compte aujourd’hui plus de 150 pays membres au sein de l’OMC. Ils étaient 111 en avril 1994. Après la Chine en 2001, les principaux accords en négociation sont la Russie, l’Iran, l’Algérie… Raymond Barre (paix à son âme) écrivait dans son manuel d’économie politique(Thémis, 1997) que le libre échange permet une répartition des productions selon la loi des coûts comparatifs et entraîne une spécialisation internationale bénéfique pour tous. Plus généralement, les libéraux sont unanimes en ce qui concerne les avantages du libre échange en raison de trois arguments. Les libéraux adressent au protectionnisme la même critique qu’a l’État, mauvaise intervention, mauvaise allocation de ressources… Chaque nation doit faire ce pourquoi elle est la mieux dotée et tout le monde est gagnant. Enfin, il y a l’argument économique : l’ouverture fait la chasse aux « canards boiteux » de l’économie, elle soutient le dynamisme des entreprises qui doivent veiller dans un environnement de concurrence ouverte à la qualité et aux prix de leurs produits.
Les protectionnistes quant à eux, opposent à cette théorie que :
ð La Myopie du marché, « la liberté du marchand n’est pas la liberté du marché »
ð L’industrie naissante. Lorsqu’une industrie est jeune, on ne peut pas la laisser affronter ses concurrents déjà installés. Il faut l’aider à s’implanter pour ensuite la laisser s’ouvrir. C’est du protectionnisme éducateur.
ð Argument réaliste : Aucune nation n’est vraiment libre-échangiste. Chaque nation protège comme elle peut, selon ses moyens. Les Etats-Unis et l’Angleterre ont joué la carte du libre-échangisme à partir du moment où ils dominaient le monde (respectivement au XIXème siècle et après la seconde guerre mondiale)
B. Á la marge de l’hétérodoxie
1. F. Perroux etle dialogue des monopoles et des nations
Le monde n’est pas régi par la concurrence et l’égalité entre les nations mais au contraire par la concurrence imparfaite (les protagonistes n’ont pas le même poids) et l’inégalité transnationale. Dans la perspective du développement pour tous les hommes, la perspective qui convient est de combiner l’échange et le don, l’ouverture et la protection, le négoce et la solidarité.
2. B. Lassaudrie-Duchêne : le poids croissant du commerce similaire
Le schéma ricardien est devenu obsolète. IL met en rapport des pays qui échangent sur le principe de la différence. Or la réalité du monde contemporain est différente. On échange des produits similaires. Les pays avec une position fragile échangent sur le modèle de la différence
3. R. Sandretto : Commerce intra-branche et commerce intra firme
Dans son livre commerce international, René Sandretto fait un constat identique, à savoir que le commerce mondial est également devenu un commerce intra branche et intra firmes. Les entreprises échangent avec elles mêmes. L’auteur montre également que le commerce est adossé à des technologies, à des savoirs-faire adossés à des firmes (un roquefort, c’est Roquefort)
C. Les nouvelles théories du commerce international
1. le débat sur la compétitivité
Depuis une vingtaine d’années, on observe une montée des crispations, des tensions, comme en témoignent l’inventaire impressionnant des affrontements entre Europe et USA sur : les liqueurs, le maïs, le soja, le bœuf aux hormones, les fromages à base de lait cru, Airbus et Boeing, les OGM…blablabla… Ces crispations ont pour toile de fond la question de la compétitivité. Qu’est-ce que la compétitivité ?
Cette notion se décline doublement :
ð la compétitivité coût. Notion simple. Un pays A est plus compétitif qu’un pays B si tout étant égal par ailleurs (échange du même produit), les coûts et les prix de A sont meilleurs que ceux de B. Ainsi, A vendra plus que B. LA question des salaires, des impôts… dans le cadre du débat sur la compétitivité coût a pris des proportions importantes. Le capital est homogène, mais le travail ne l’est pas, du fait de la rigidité à la mobilité internationale du travail.
ð la compétitivité structurelle. Pour certains économistes, la géographie du commerce mondial est loin de refléter la structure des coûts de production. Ce ne sont pas les pays qui ont les coûts de production les moins chers qui exportent le plus. La 1ère puissance commerciale est l’Allemagne, qui a les coût de travail les plus élevés. La puissance de ces géants commerciaux est due à la qualité des infrastructures, du capital humain, la stabilité économique, le régime de propriété.
2. la montée du commerce bilatéral et régional
De 1947 à la fin des années 1980 (1988) on a observé un essor du multilatéralisme. L’opportunité de négocier collectivement, négocier les concessions commerciales de manière à substituer les règles de droits convenues ensemble aux rapports de force sur le marché. Le GATT a permis de modérer le libre échange et permis à chaque partenaire de progresser. Depuis George Bush (Père) et le Trade Act de 1988, les USA, suivis depuis par l’Europe, ont entraîné le monde dans la voie du bilatéralisme. IL s’agit là d’une voie dangereuse car c’est l’OMC qui risque d’être sabordée et avec elle les acquis de l’après guerre. On compte aujourd’hui près de 300 accord bilatéraux ou régionaux (Ex : Méditerranée)
3. La mise au point de Paul Krugman
La mondialisation n’est pas coupable.
ð la compétitivité, une obsession dangereuse : La compétitivité est devenue à tort un sujet obsessionnel pour les économistes et les hommes politiques a cause de l’ignorance de notre élite de la notion d’avantage comparatif. L’élite préfère aller dans le sens du simplisme populaire en allant dans l’idée que le commerce international est un jeu à somme nulle. Pour Krugman, il y a confusion entre analyse microéconomique et macroéconomique. Sur le marché des sodas, si Coca progresse, c’est Pepsi qui recule. Pourtant, il n’en est pas ainsi au niveau macroéconomique, quand un pays s’enrichit, il enrichit les autres. L’essor des USA n’a pas appauvri l’Europe mais à participé à l’amélioration du confort européen
ð La mondialisation n’est pas coupable : Des économistes produisent une littérature quasi militante dans laquelle ils assimilent la performance de l’économie nationale à l’accumulation des excédents. C’est faux !!! Pour Krugman, cette affirmation est au mieux une hypothèse de travail : Une balance positive est seulement l’expression d’un excédent de l’épargne sur l’investissement
ð Repenser le libre échange. Le libre échange à perdu de son innocence, il n’est plus ce qu’il était( du temps de Ricardo, il ne représente plus désormais que la plus raisonnable des solutions imparfaites. l’imperfection de l’info, l’incertitude croissante, le pouvoir de marché des grandes firmes ont tué le libre échange et l’ont relégué au second rang et justifie l’interventionnisme national. Pourtant Krugman repousse la tentation de l’interventionnisme : « Si les marchés sont imparfaits, les politiques sont aussi imparfaites que les marchés »
Les protectionnistes quant à eux, opposent à cette théorie que :
ð La Myopie du marché, « la liberté du marchand n’est pas la liberté du marché »
ð L’industrie naissante. Lorsqu’une industrie est jeune, on ne peut pas la laisser affronter ses concurrents déjà installés. Il faut l’aider à s’implanter pour ensuite la laisser s’ouvrir. C’est du protectionnisme éducateur.
ð Argument réaliste : Aucune nation n’est vraiment libre-échangiste. Chaque nation protège comme elle peut, selon ses moyens. Les Etats-Unis et l’Angleterre ont joué la carte du libre-échangisme à partir du moment où ils dominaient le monde (respectivement au XIXème siècle et après la seconde guerre mondiale)
B. Á la marge de l’hétérodoxie
1. F. Perroux etle dialogue des monopoles et des nations
Le monde n’est pas régi par la concurrence et l’égalité entre les nations mais au contraire par la concurrence imparfaite (les protagonistes n’ont pas le même poids) et l’inégalité transnationale. Dans la perspective du développement pour tous les hommes, la perspective qui convient est de combiner l’échange et le don, l’ouverture et la protection, le négoce et la solidarité.
2. B. Lassaudrie-Duchêne : le poids croissant du commerce similaire
Le schéma ricardien est devenu obsolète. IL met en rapport des pays qui échangent sur le principe de la différence. Or la réalité du monde contemporain est différente. On échange des produits similaires. Les pays avec une position fragile échangent sur le modèle de la différence
3. R. Sandretto : Commerce intra-branche et commerce intra firme
Dans son livre commerce international, René Sandretto fait un constat identique, à savoir que le commerce mondial est également devenu un commerce intra branche et intra firmes. Les entreprises échangent avec elles mêmes. L’auteur montre également que le commerce est adossé à des technologies, à des savoirs-faire adossés à des firmes (un roquefort, c’est Roquefort)
C. Les nouvelles théories du commerce international
1. le débat sur la compétitivité
Depuis une vingtaine d’années, on observe une montée des crispations, des tensions, comme en témoignent l’inventaire impressionnant des affrontements entre Europe et USA sur : les liqueurs, le maïs, le soja, le bœuf aux hormones, les fromages à base de lait cru, Airbus et Boeing, les OGM…blablabla… Ces crispations ont pour toile de fond la question de la compétitivité. Qu’est-ce que la compétitivité ?
Cette notion se décline doublement :
ð la compétitivité coût. Notion simple. Un pays A est plus compétitif qu’un pays B si tout étant égal par ailleurs (échange du même produit), les coûts et les prix de A sont meilleurs que ceux de B. Ainsi, A vendra plus que B. LA question des salaires, des impôts… dans le cadre du débat sur la compétitivité coût a pris des proportions importantes. Le capital est homogène, mais le travail ne l’est pas, du fait de la rigidité à la mobilité internationale du travail.
ð la compétitivité structurelle. Pour certains économistes, la géographie du commerce mondial est loin de refléter la structure des coûts de production. Ce ne sont pas les pays qui ont les coûts de production les moins chers qui exportent le plus. La 1ère puissance commerciale est l’Allemagne, qui a les coût de travail les plus élevés. La puissance de ces géants commerciaux est due à la qualité des infrastructures, du capital humain, la stabilité économique, le régime de propriété.
2. la montée du commerce bilatéral et régional
De 1947 à la fin des années 1980 (1988) on a observé un essor du multilatéralisme. L’opportunité de négocier collectivement, négocier les concessions commerciales de manière à substituer les règles de droits convenues ensemble aux rapports de force sur le marché. Le GATT a permis de modérer le libre échange et permis à chaque partenaire de progresser. Depuis George Bush (Père) et le Trade Act de 1988, les USA, suivis depuis par l’Europe, ont entraîné le monde dans la voie du bilatéralisme. IL s’agit là d’une voie dangereuse car c’est l’OMC qui risque d’être sabordée et avec elle les acquis de l’après guerre. On compte aujourd’hui près de 300 accord bilatéraux ou régionaux (Ex : Méditerranée)
3. La mise au point de Paul Krugman
La mondialisation n’est pas coupable.
ð la compétitivité, une obsession dangereuse : La compétitivité est devenue à tort un sujet obsessionnel pour les économistes et les hommes politiques a cause de l’ignorance de notre élite de la notion d’avantage comparatif. L’élite préfère aller dans le sens du simplisme populaire en allant dans l’idée que le commerce international est un jeu à somme nulle. Pour Krugman, il y a confusion entre analyse microéconomique et macroéconomique. Sur le marché des sodas, si Coca progresse, c’est Pepsi qui recule. Pourtant, il n’en est pas ainsi au niveau macroéconomique, quand un pays s’enrichit, il enrichit les autres. L’essor des USA n’a pas appauvri l’Europe mais à participé à l’amélioration du confort européen
ð La mondialisation n’est pas coupable : Des économistes produisent une littérature quasi militante dans laquelle ils assimilent la performance de l’économie nationale à l’accumulation des excédents. C’est faux !!! Pour Krugman, cette affirmation est au mieux une hypothèse de travail : Une balance positive est seulement l’expression d’un excédent de l’épargne sur l’investissement
ð Repenser le libre échange. Le libre échange à perdu de son innocence, il n’est plus ce qu’il était( du temps de Ricardo, il ne représente plus désormais que la plus raisonnable des solutions imparfaites. l’imperfection de l’info, l’incertitude croissante, le pouvoir de marché des grandes firmes ont tué le libre échange et l’ont relégué au second rang et justifie l’interventionnisme national. Pourtant Krugman repousse la tentation de l’interventionnisme : « Si les marchés sont imparfaits, les politiques sont aussi imparfaites que les marchés »
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