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Thomas (( Cours 3.2 ))

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Thomas (( Cours 3.2 )) Empty Thomas (( Cours 3.2 ))

Message  Thomas Ven 5 Oct - 0:47

II) Productivité, croissance et emploi, des enchaînements contradictoires

1) Productivité et croissance

Au niveau macroéconomique : la productivité comme déterminant de la modernisation et de la croissance

La productivité est liée à l'évolution économique d'ensemble : on peut augmenter la productivité en augmentant la durée du travail.
Cependant la tendance depuis l'entre deux guerre est la baisse du temps de travail (Keynes envisageait déjà 3 heures de travail par jour). Dans nos sociétés évoluées on observe une évolution simultanée vers plus d'efficacité et un travail moindre. Clé de ce paradoxe : gain de productivité => Un français d'aujourd'hui produit 27 fois plus qu'un français de la monarchie de Juillet (milieu XIXe).
On peut aujourd'hui consommer 3 fois plus que les générations des années 50, la qualité de vie à augmenté,le confort, la santé, l'espérance de vie, etc...

Au niveau microéconomique : la productivité comme impératif concurrentiel

La productivité est un impératif concurrenciel. Une entreprise qui gagne en terme de productivité peut utiliser de tels gain pour baisser ses prix et gagner en parts de marché, et éventuellement évincer ses concurrents. Une entreprise qui réalise des gains de productivité peut convertir ces derniers pour innover et proposer des produits nouveaux.
Une entreprise peut utiliser les ressources ainsi crées pour augmenter les salaires de ses employés afin de les motiver davantage et obtenir encore plus d'efficience dans le futur.

Le même raisonnement peut être utilisé pour expliquer que la productivité ne joue pas toujours contre l'emploi. Il existe au moins 3 circonstances pour laquelle la productivité joue en faveur de l'emploi :

• Lorsque la productivité alimente le profit, et par suite l'investissement et l'emploi.
• Lorsque les gains de productivité autorisent des majorations de salaires (augmentations), lesquelles soutiennent la demande et donc la production et l'emploi.
• Enfin, lorsque les gains de productivité permettent de baisser les prix, et se traduisent par une baisse des prix et donc par une amélioration de la compétitivité qui se répercute sur les échanges.

2) La relation croissance, emploi et chômage

Nous avons écrit : Productivité = Production / nombre de salariés
Si l'on travaille en dynamique : La variation de la productivité = variation de la production (croissance) / variation du travail (variation emploi). ? productivité = ? production / ? travail

De cette écriture on déduit que l'emploi n'augmente que si la croissance augmente plus vite que la productivité.

La loi Okun

"Un ralentissement de la croissance est généralement sanctionné par une baisse de la productivité. Alors qu'une accélération de la croissance est généralement suivie par une reprise de la productivité."

=> Pour Okun, il y a une inertie de l'emploi au moins à court terme. En cas de reprise, les entreprises jouent sur les réserves de productivités avant de pratiquer des embauches supplémentaires. En revanche, en cas de ralentissement ou de baisse de l'activité les entreprises ajustent plus vite le volume d'emploi à la baisse.

• Les affaires augmentent : j'utilise toutes mes capacités de productivité disponibles (je propose plus d'heures aux salariés avant d'embaucher).
• Les affaires diminuent : On baisse l'activité en proposant moins d'heures avant de licencier

En somme, la croissance influe de prime abord sur l'emploi.

D'autres causes :

• Le facteur démographique. Dans les années 80-90, 190 000 individus supplémentaires se présentaient potentiellement sur le marché de l'emploi. Aujourd'hui, 30 000 à 40 000 => situation plus facile pour le ministère de l'emploi
• Les inadaptations des demandes d'emploi aux offres d'emplois des entreprises (le problème du système éducatif et formateur de la nation)
• Le progrès technique (explication à manipuler avec précaution)
• La contrainte extérieure, la concurrence internationale exerce une pression forte sur le fonctionnement des entreprises qui ne peuvent embaucher que lorsque leur compétitivité est assurée. Elle exerce aussi des contraintes sur l'Etat qui ne peut plus se permettre de dépenser comme il le veut. Elle bride aussi les politiques publiques et les empêche de pratiquer les recettes Keynésiennes qui avaient fait leurs preuves dans les années 40 - 50. Voir les chèques de la relance : personne ne peut faire une relance de façon isolée.

Les économistes libéraux invoquent traditionnellement toute une panoplie d'explications mêlant des facteurs institutionnels (le SMIC) à des facteurs organisationnels (le poids des syndicats), au coût élevé du travail (coût de la protection sociale), des 35 heures, l'indemnisation du chômage.

La crise des années 70 prend ses racines dans les années 65 où l'on a trop investit dans le capital sans pouvoir le rentabiliser. Le profit n'était pas suffisent, et l'augmentation du baril de pétrole de 73 n'a fait qu'accentuer une crise en préparation dès les années 60 à cause de la suraccumulation du capital, on avait trop investit. Voir Marx.

3) L'originalité française

Productivité et emploi dans le secteur des services

Il est paradoxal de constater que le taux de chômage dans certaines économies comparables à celles de la France à toujours été faible et inférieur à celui de la France. C'est le cas au Japon : 5%, aux Etats-Unis 5,5%, ou aux Pays-Bas : 6%. Pourquoi?

=> L'explication tient à la fois du fait que la productivité française à toujours été supérieure en France de ce qu'elle a été dans ces pays, mais de plus ces pays comme le Japon ou les Pays-bas ont utilisés les services notamment les services dans les collectivités (éducateurs, policiers, infirmiers, médiateurs) pour faire baisser le taux de chômage. Politique tentée en France mais pas à une échelle suffisante. Les services sont marqués de très faibles gains de productivité. Ce n'est pas le cas dans l'industrie. La France a choisit la productivité et pas les services. Elle n'a pas assez joué sur ces emplois là pour faire chuter le chômage.
Même si ces services coûtent chers, ils jouent sur la cohésion sociale, et surtout sur le chômage.

La France a-t-elle choisit le chômage?

On fait très fréquemment le reproche à la France d'avoir des règles rigides en matière d'encadrement du marché de l'emploi (code du travail très complexe). La tradition libérale reproche à la France d'avoir un coût du travail et une protection du travail qui rendent l'emploi prohibitif.

Ces critiques sont en partie justifiée, mais le vrai reproche, la vraie faiblesse est probablement ailleurs. Elle réside dans le fait que le marché interne du travail est protégé contre le marché externe. Ex: le salarié est protégé tant qu'il travail, mais délaisse et oublie le travailleur qui perd son travail. D'une certaine manière, les salariés non occupés sont lésés. Une étude récente montre que les richesses crées par les entreprises en France servent pour plus de 90% à rémunérer les profits et les salaires (dividendes des actionnaires, réserves des entreprises). Le pourcentage correspondant est de 60% en Allemagne, au Japon et aux Etats-Unis ce qui signifie que dans ces 3 pays 40% des profits servent à améliorer le marché de l'emploi et à créer de nouveaux emplois.

On peut consentir à dire que la France à choisit le chômage car elle ne met pas en place les conditions pour que les gens trouvent un emploi, et crée des barrières infranchissables contre ceux qui cherchent des emplois. Cependant, aux Etats-Unis, la facilité de l'emploi entraîne la précarité (20% de working-poor).

Finalement, peut-on se permettre de déconnecter les revenus de la production? Peut-on lutter contre la crise par l'inflation?
Thomas
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