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Thomas (( Cours 8.1 ))

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Message  Thomas Mar 20 Nov - 22:28

Cours n°8

Etat et politique économique

Crise ou renouveau de l'Etat?

La question de l'Etat est une question faussement simple. L'interventionnisme public à ses défenseurs acharnés mais aussi ses adversaires les plus redoutables comme en témoigne quelques unes des citations suivantes :

• On doit à Lauson "Le gouvernement des affaires n'est pas l'affaire du gouvernement " en 1982
• Pour Hayek (1943) "L'Etat devrait se limiter à établir des règles adaptées aux conditions générales, aux situations type, et garantir à l'individus la liberté d'action car seul l'individus peut connaître parfaitement les circonstances particulières de son action."
• Carl Polanyi "Réglementer et diriger cela peut être la manière de réaliser la liberté, non seulement pour quelques uns, mais pour tous".
• Pour Wagner 1876 : "Plus la société se civilise, plus l'Etat est dispendieux (dépense)"
• Pour Keynes "Une assez large socialisation de l'investissement s'avérera le seul moyen approximativement d'assurer l'investissement" ou encore "Débarrassons nous tout de suite des principes métaphysiques et des principes généraux invoqués par moments pour justifier le laisser-faire. Il n'est pas vrai que les individus possèdent un droit imprescriptible à une liberté absolue dans leur activité économique. Il n'existe aucun convention accordant un privilège éternel à ceux qui possèdent ou à ceux qui acquièrent des biens. Le monde n'est pas ainsi fait. Les forces divines qui le mènent ne veillent pas à ce que l'intérêt particulier coïncide toujours avec l'intérêt général. Il est des libertés qui contraignent et des lois qui libèrent".


I) L'interventionnisme public en débat

1) Les analyses libérales

Les fondements canoniques d'une vision "neutre" du rôle de l'Etat dans l'économie

Résultat de la souveraineté de l'individus mais une telle société n'existe pas. Il existe des individus rationnels supposés bien informés, prennent des décisions leur permettant de maximiser leurs bien être. Dans un tel cadre d'analyse, l'Etat apparaît neutre, où s'y astreint. Sa mission est d'assurer la sécurité et les conditions générales permettant à des agents civils de contracter, de faire des opérations marchandes le plus librement possible. Le marché à donc un caractère auto régulateur, toutes les situations de déséquilibres, de crises, sont provisoires. Tôt ou tard le marché revient à l'équilibre.

Les classiques (1776-1848 avec Mill) Néo-classiques.

Adam Smith était conscient que certaines exceptions justifient l'intervention de la puissance publique, mais de surcroît, l'auteur de la richesse des nations considérait que "les signaux du marché peuvent être trompeurs. Le résultat du fonctionnement libre du marché peut conduire au gaspillage du capital résultant de l'impatience des entrepreneurs, c'est à dire de la poursuite de projets privés promettant des profits ou des satisfactions rapides mais conduisant de fait à la dilapidation des ressources sociales." C'est le même Smith qui élabore le principe de la main invisible.
Pour les libéraux, il n'y a pas de société en tant que telle il n'y a que des individus isolés, sans inter-dépendance, c'est une vision simpliste de la société.

Les exceptions qui justifient l'intervention de l'Etat

Ces exceptions sont de 3 ordres :

• L'Etat intervient du fait de l'existence des biens collectifs indivisibles. Pour que le marché fonctionne, il faut qu'il y ait exclusion par les prix. L'accès aux biens et alors conditionné par le paiement individuel du prix. Le fonctionnement par l'exclusion par les prix ne peut conduire au bien collectif. Ce sont en effet des biens dont les caractéristiques techniques sont telles que dès qu'ils sont à la disposition d'un individus, ils sont mis d'emblée à la portée de tous. L'exemple célèbre est celui des phares maritimes, des émissions radios et télévisuelles. C'est à l'Etat d'établir l'ordre et d'user de la contrainte : les prélèvements obligatoires. Le risque est réel, si l'Etat ne s'en mêlait pas que de tels biens et services ne soient pas produits.
• Les effets externes sont les effets qui résultent de l'inter dépendance des agents mais qui ne sont pas pris en compte par le marché, ni rétribués, ni sanctionnés par le marché. Traditionnellement on distingue externalité positive et négative. Parmi les effets externes positifs par exemple les campagnes de vaccination : moins de maladie, plus de productivité, aussi les programmes d'instruction. Le plus célèbre cas est celui de Mead : celui qui combine un apiculteur et un horticulteur qui sont voisin. En même temps que l'un travaille, il sert l'intérêt de son voisin. Externalité négative : les pollutions dans le sens global, sonores, etc... C'est à la puissance publique de corriger les distorsions liées ou issues de cette inter dépendances : les économistes parlent d'internalisation des effets externes, passant par différents moyens et instruments par exemple les taxes ou les éco taxes.
• L'existence des rendements croissants. La plupart des activités économiques fonctionnent sur la base de rendements constants voire décroissants. Certaines activités cependant fonctionnent avec des rendements croissants : ex, toutes les industries de réseau, comme le téléphone. Avec 2 abonnés, une liaison possible, et plus le nombre d'abonnés augmente plus les liaisons sont multiplicatives. L'Etat opère par la législation en limitant la taille et les domaines d'implication, ou encore la tarification.


Un point de vue original : l'école du "public choice"

Ecole issue de l'université de Virginie avec le prix nobel Buchanan, mais aussi Tullock, Mueller, etc... Ces auteurs s'interrogent sur les sentiments contraires qui animent les citoyens. Tantôt ils pensent que les hommes politiques sont animés par une vocation altruiste. A l'inverse, ils peuvent penser que ces hommes politiques sont tous pourris et d'abord intéressés par le pouvoir ou l'argent ou les deux. Ces sentiments sont relancés à chaque fois que surgissent les "affaires". Pour Buchanan, il faut prendre en compte simultanément les comportements ou les sentiments individuels des électeurs et des élus. Les premiers choisissent les candidats sous contrainte de maximisation de l'utilité des différents programmes. Dans le même temps, les élus ou les candidats à l'élection cherchent à maximiser le nombre de voix qu'ils peuvent obtenir. Et à cet effet, ils améliorent le contenu des programmes proposés. Ceci est d'autant plus vrai qu'à l'approche de l'échéance le candidat ou l'équipe en place multiplient les réalisations. Il en résulte une situation inflationniste s'agissant des dépenses. Pour éviter cela, les théoriciens de l'école des choix publics préconisent une réglementation des dépenses électorales et un contrôle budgétaire sur les dépenses, notamment dans les contextes électoraux. L'intérêt de ce modèle théorique est d'instituer un marché politique qui à l'instar du marché classique à ses offreurs et ses demandeurs, et donc son marchandage.

2) L"approche Keynésienne

La contestation de la loi des débouchés

Dans le paragraphe précédent nous avons vu que les libéraux n'excluent pas que l'Etat puisse intervenir de façon judicieuse et utile dans l'économie. A. Smith lui même écrivait qu'il était difficile de convenir des frontières de l'Etat minimal. Il y a 2 siècles, beaucoup de Classiques considéraient qu'il était difficile de traiter cette question, Smith lui même. Keynes va pousser beaucoup plus loin cette analyse et va commencer par la critique de la loi des "débouchés". Premièrement, l'homme crée sa propre demande, deuxièmement, les produits s'échangent contre des produits. L'affirmation selon laquelle l'offre crée sa propre demande signifie qu'un risque de sur production est impossible. Say (français) écris que les économies ne souffrent pas de ce qu'elles produisent trop, elles souffrent de ne pas produire assez. Tout entrepreneur dès lors qu'il produit, distribue des revenus et offre donc des perspectives de débouchés pour lui même mais aussi pour les autres. Toute perspective de surproduction est improbable et impossible. Keynes considère au contraire que des "fuites" peuvent exister au sein de l'économie. Ces fuites (l'épargne, les importations) lorsqu'elles atteignent des proportions telles peuvent ruiner les perspectives de vente des entrepreneurs.
Keynes considère par ailleurs que l'existence d'un équilibre de plein emploi est très improbable, et que cet équilibre, s'il advenait, serait de toute façon instable. Pour Keynes, ce n'est pas le coût du travail qui commande l'emploi, c'est au contraire les perspectives de débouchées qui déterminent le niveau d'emploi. Rien ne garantis, conclue Keynes, que les anticipations des entrepreneurs conduiront à un niveau d'activité et d'investissement correspondant au plein emploi. Il appartient alors à l'Etat de créer les conditions permettant d'évoluer vers le plein emploi.

=> Pour les libéraux, le marché se ramène toujours à l'équilibre. Pour Keynes, l'équilibre du marché est au mieux un objectif, on peut seulement créer les conditions pour son approche.

Une conception d'un Etat salvateur

Keynes est un farouche défenseur de la socialisation des dépenses, en particulier des dépenses d'investissement. En cela il n'est pas l'adversaire du capitalisme, il est même un farouche défenseur de l'économie de marché et de l'initiative privée. Il considère cependant que l'Etat est utile à l'économie, il peut suppléer la défaillance du marché. L'Etat par ses dépenses peut créer des opportunités d'investissement, des situations de rentabilité pour les entrepreneurs privés. L'Etat et le marché se complètent mutuellement.
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