Thomas (( Cours 1.1 ))

Cours n°1


Bibliographie :

- Dictionnaire historique le MOURRE pour les biographies
- François Furet, La révolution Française
- Francis Demier, Le XXème sciècle


Comprendre 1789

Avant 1789 on est dans ce que l'on appelle l'ancien régime.


1. Les origines profondes de la Révolution


a. La crise de la monarchie

A l'époque, la France est gouvernée par un Roi. C'est une monarchie de droit divin, c'est Dieu lui-même qui lui donne son pouvoir. Le Roi de France est sacré, baptisé à Reims, là où fut baptisé Clovis en 496. Le Roi est donc associé à l'Eglise, d'où l'expression le trône et l'autel. Il n'y a pas de loi écrite qui limite le pouvoir royal. Le Roi doit respecter des libertés qui sont des libertés provenciales. Le Roi doit respecter la priogéniture mâle. Le Roi doit succéder au Roi, une femme ne peut pas succéder au Roi, alors qu'en Espagne ou en Angleterre la succession peut être assurée par une femme. Le Roi est au sommet de l'organisation sociale du royaume. Il y a deux ordres important : le Clergé, la Noblesse et le Tiers-Etat. Cela s'appelle les trois ordres du royaume. Il y a une profonde immobilité dans le système Français qui apparaît comme très codifié.

Louis XVI, né en 1754, petit fils de Louis XV. Son père et son frère aîné auraient du être roi à sa place, mais les deux morts, il devient roi en 1774. Il est souvent représenté lourd, gros, et peu éveillé. Il aime le bricolage, il est en fait assez manuel, aime la chasse et est plutôt timide que stupide. Ce n'est pas un homme de combat, mais il est pourtant très bien accueillit car Louis XVI est égal à XII + IV => Louis XII et Henri IV considérés comme deux bons rois. Le Roi est conscient du besoin de réformes en France et va nommer un personnage qui s'appelle Turgot, qui est un physiocrate. Il pense que l'on peut améliorer la gestion d'un pays en réformant la gestion des terres. Il est forcé à quitter le pouvoir car pour les nantis sa politique est très mal venue. En 1780, Necker, banquier Suisse protestant et père de Madame de Stale. Il tente de faire une réforme des finances royales. Il a la maladresse de publier les dépenses royales, donc du roi et de la reine. Des dépenses énormes, en chapeaux, en réceptions, en pierreries. Necker doit lui aussi quitter le pouvoir. On voit que la monarchie à beaucoup de mal à évoluer.

Louis XVI a épousé Marie-Antoinette de Habsbourg, la plus grande famille d'europe, une famille Autrichienne. Louis XVI fait partie quant à lui de la famille des Bourbons. Le mariage à lieu en 1770, Louis XVI a 16 ans et elle 14. Marie-Antoinette est une princesse élevée à la cours de vienne qui subitement est envoyée au mariage, une sorte de sacrifice pour alliance familiale. On lui a choisit le Roi de France. Elle arrive, parlant un Français moyen, à Versailles, entourée de femmes qui la jalousent et l'envient (tant pour sa beauté que pour sa royauté). Elle ne comprend pas toujours les subtilités du langage de la cours. Elle est un peu délaissée par son mari, qui n'est pas très porté sur le sexe. Elle se repli avec ses confidentes et amies et deux ou trois hommes qui sont des chevaliers charmants. Les rumeurs vont bon cours et on se pose des questions quant à la fertilité du couple royal.

On parle du double corps du Roi, thèse soutenue par l'Américain Kantorowisz. Le corps de son Etat, et sa propre personnalité. Louis XVI proclame "l'Etat c'est moi". Il fusionne alors ses deux corps, mais il n'a pas les qualités nécessaires ni l'âge pour tenir le pays. On trouve des gravures d'époque montrant Louis XVI en cochon monté par la Reine qui le fouette. Dans une France pleine d'esprits critiques et de lumières, le Roi passe pour ridicule. Louis XVI a aussi deux frères, le compte de Provence (qui deviendra Louis XVIII) et le compte d'Artois (Charles X). Le compte d'Artois est assez limité intellectuellement, il est un aristocrate assez désagréable qui a fait échouer les réformes des ministres de Louis XVI. Le compte de Provence, quant à lui, relève d'une finesse intellectuelle. Les deux frère espèrent voir leur frère échouer afin d'accéder au trône.


b. Une société d'ordre bloqué

La France fait 28 millions d'habitants, elle est le premier pays en terme de population d'Europe. La Grande Bretagne compte 7 millions d'habitants. Tous les allemands 18 millions, les Italiens 16 millions. L'Espagne elle compte 7-8 millions d'habitants. Paris compte 600 000 habitants.

- Le premier ordre, le Clergé, représente 130 000 personnes (0,06%). Il se séparent de deux parties, le clergé séculier (70 000) et le clergé régulier (60 000). La France compte 40 000 paroisses, 60 000 curés. Depuis 1764 les Jésuites sont chassés de France. Les Jésuites ont tués Henri IV d'après la mémoire Française, ils auraient guidés la main de Ravaillac, assassiné car il était de confession protestante. Il reste cependant des ordres importants, Franciscains, Dominicains. Ce clergé est divisé en haut clergé (evèques, abbés, abbesses) et bas clergé (curés et prêtres). Nombre de curés savent à peine lire. De Lyon à Aix-en-provence, les curés ne sont pas très aidés par la population, ils ne vivent que par la dîme (un dixième des récoltes). L'Eglise est disposée d'impôts mais elle peut donner de l'argent à la monarchie, c'est le don gratuit. Cette Eglise, tournée vers la pauvreté et vers le salut de l'âme est immensément riche. Elle possède un tiers du capital foncier de la France pour 0,06% de la population.

En 1785, l'affaire du Collier de la Reine. Le cardinal de Rouen, mal vu de Marie-Antoinette, fait acheter un collier de diamant qui vaudrait aujourd'hui 12 millions d'euros par l'intermédiaire de sa maîtresse. Il s'endette pour des années mais se fait arnaquer par des escrocs. Le collier part en Angleterre et est vendu. C'est un scandale énorme car Marie-Antoinette fait partie de l'affaire lorsqu'elle s'ébruite. On croit alors que la Reine a commandé un collier par l'intermédiaire du cardinal.

Le clergé est parcouru par des tendances, comme le Jansénisme. C'est le retour à une certaine rigueur de la foi, il s'agit de vivre d'une manière plus personnelle et plus pure. Ils sont parfois appelés les protestants du catholicisme. Le Richérisme vient d'un abbé appelé Richer, avec une foi plutôt populaire (chants, foi extravagante, etc...). En 1788, une femme dans l'Ain a été crucifié par deux curés Richéristes pour racheter les pêchers du village.

L'Eglise de France est Galicane (Galicanisme), et obéit au Roi plutôt qu'au Pape. Tout homme d'Eglise obéit au roi depuis Louis XIV. Si l'on est pas Galican, on est Ultramontain, soit au delà des montagnes, les Alpes, vers le Vatican, donc pour l'Eglise de Rome. L'Eglise de France est gérée par le Concordat qui gère les affaires entre le Roi et le Pape.

- Le deuxième ordre, la Noblesse, représente à peu près 300 000 personnes ce qui représente 1,3% de la population. La noblesse est essentiellement masculine, et se passe par la descendance. La noblesse ne travaille pas, si elle travaille elle déroge et perd sa noblesse. Un noble peut être exploitant agricole (avoir un domaine). Les métiers nobles sont cependant autorisé comme verrier, maître de forge, etc... La noblesse est l'ordre qui combat, divisée en petite et grande noblesse. La noblesse ne paie pas d'impôt. Cependant être noble coûte cher, en réception, en vêture, etc...

Il y a la noblesse d'épée, une très vieille noblesse. Aussi la noblesse de robe, en achetant une charge auprès du Roi, on est alors anoblis. La noblesse de cloche (occuper une fonction de prévaut = maire). La noblesse se renouvelle et elle n'est pas aussi riche qu'on le pense.

- Le troisième ordre est le Tiers Etat qui regroupe 98,2% de la population. Il est divisé en trois ordres, le bourgeois, les artisans, les paysans. Les bourgeois et les artisans représentent 10% de la population, les paysans environs 88%. Le bourgeois habite la ville et participe à sa gestion. Ils sont peu nombreux. Les artisans vivent de leur production et de leur boutiques. Les paysans sont les plus nombreux, mais tous paient des impôts. En somme les paysans sont ceux qui paient principalement l'impôt car il n'est pas basé sur le revenu mais sur la terre. Si un bourgeois est suffisamment fortuné, il achète un domaine qui sera exempté d'impôts. Tout l'édifice social repose sur l'immense majorité de paysans en France. Il existe aussi des riches et des pauvres paysans. l'aspect dynamique de la société est assuré par la bourgeoisie. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de noblesse intelligente, de noblesse des lumières en somme.

- Il existe deux minorités en France. Les protestant, premièrement, sont chassés par Louis XIV qui révoque l'Edit de Nantes. Ils sont 500 000 en France et son localisés dans les Cévènes, dans des villes comme la Rochelle. Depuis 1787, ils peuvent tenir des registres officiels car le Roi Louis XVI a toléré qu'ils tiennent des registres officiels de naissance, de mariage, de mort par l'Edit de tolérance. Ils restent cependant marginaux même s'ils ne sont plus battus.

- Les Juifs, eux, avant la révolution, sont à peu près 50 000 en France. Ils vivent difficilement car la France est un pays chrétiens. Les Juifs sont très présents dans trois lieux en France : à Bordeaux, en Avignon et en Alsace. A Bordeaux, les Juifs cohabitent plutôt bien car ils sont convertis au christianisme. Si ils sont surpris à continuer leurs pratiques on les brûles. En Avignon, on les appelle les Juifs du Pape. Ne pouvant acheter de terres comme dans tout pays chrétiens, ils brassent l'argent et sont les banquiers du Pape. Mais les Juifs le soir sont dans un guetto, enfermés avec une chaîne dans une rue. Ils portent un chapeau jaune, et lorsqu'un chrétiens croise un Juif, il doit descendre du trottoir. Les Juifs d'Alsace sont plus malmenés. Ils ne parlent pas français et viennent d'Europe centrale. Ils n'ont pas le droit de sortir le jour de la messe (dimanche).

Le monde paysan est animé par des Jacqueries, car les paysans sont appelés les Jacques. Ils attaquent ceux qui lèvent l'impôt mais l'armée finit par rétablir l'ordre. Lorsque des révoltes agitent les villes ont dit qu'il y a une émotion, une fronde lorsqu'il s'agit de la noblesse. La France n'est pas un pays calme, il y a une contestation active mais aussi une contestation des mots : "C'est la faute à Voltaire, c'est la faute à Rousseau". On conteste dans les salons littéraires, tenus par des femmes. Madame Condorcet, Madame Helvetius tenaient des salons, toutes deux femmes de philosophes. Elle reçoit dans un salon assise sur un sofa, et le but d'un salon est de finir près de la dame, quel que soit son âge. Il faut faire preuve d'esprit (Ridicule, film sur l'ancien régime). On discute aussi beaucoup dans les loges maçonniques. La Franc-maçonnerie est un club venu d'Angleterre qui arrive en France vers 1730 et qui vont se répandre en France notamment à Lyon qui est une ville très maçonnique et aujourd'hui encore. Les loges maçonniques sont des endroits de discussion, de débats, mais aussi de critiques. (33 degrés dans la Franc-maçonnerie, on finit Vénérable). Philippe d'Orléans, cousin du Roi, très riche et très puissant qui possède le jardin des tuilleries est un franc-maçon.

A l'époque, la contestation passe aussi et surtout par le livre. L'encyclopédie de Diderot et d'Alembert vendue à 50 000 exemplaires (énorme pour l'époque). Les bourgeois et les nobles éclairés possédaient tous des livres et certains des encyclopédies. Un autre livre important est le livre érotique, très répandu, qui est un livre qu'on cache. Le grand livre de l'érotisme Français est un livre de Jean-baptiste Boyer, Thérèse philosophe, et aussi Justine du Marquis de Sade.

Cette contestation de ces lumières qui critiquent, lisent et discutent, du moins pour les élites.